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24 septembre 2022 6 24 /09 /septembre /2022 12:23
Bernard Briantais, en novembre, à la chapelle Saint-Marc
Bernard Briantais, en novembre, à la chapelle Saint-Marc
Bernard Briantais, en novembre, à la chapelle Saint-Marc
Bernard Briantais, en novembre, à la chapelle Saint-Marc
Bernard Briantais, en novembre, à la chapelle Saint-Marc
Bernard Briantais, en novembre, à la chapelle Saint-Marc
Bernard Briantais, en novembre, à la chapelle Saint-Marc
Bernard Briantais, en novembre, à la chapelle Saint-Marc

Bernard Briantais est né à Nantes en 1953 ; il y travaille et y vit toujours. Persuadé d’avoir commencé à dessiner dans le ventre de sa mère, il consacre son enfance et son adolescence au dessin, tout en rêvant de devenir clown, curé ou peintre. Déjà, il croque les petits vieux au jardin des plantes, les enterrements des petites gens... En raison de problèmes familiaux, il doit arrêter ses études et suit une formation de peintre en bâtiment. Établi comme artisan peintre décorateur, il exerce ce métier une trentaine d’années, ce qui lui permet de revendiquer le titre de champion du monochrome blanc ! Sa rencontre avec le galeriste Jean Fradin en 1988 le « jette » enfin dans la peinture... l’artistique cette fois ; il exposera régulièrement avec lui jusqu’aux années 2000. Très importante aussi sera sa rencontre avec Charles Semser (1922-2011), peintre, sculpteur et céramiste américain installé à Paris. D’abord marqué par le mouvement CoBrA, l’expressionnisme et une forme de littérature sociale, Bernard s’achemine à partir de 2010 - par choix autant politique qu’esthétique - vers le monde de l’art singulier, où il peut exprimer une humanité à fleur de peau. En effet, lors d’un séjour à Paris, il est frappé par la misère sociale et sidéré par le nombre de SDF rencontrés, il se sent dans l’obligation de parler et de transcrire ce qu’il voit. Il choisit donc de s’orienter vers un art plus populaire, plus accessible et surtout plus proche de ses convictions. Il fait dans ce milieu de très belles rencontres dont : Gérard Sendrey (1929-2022, fondateur du musée La Création Franche à Bègles), Laurent Danchin (1946-2017, critique d’art et auteur, grand ami des singuliers et de l’Art brut), Jean-Luc Giraud (créateur avec Laurent Danchin de Mycelium), Jean-Luc Bourdila (fondateur du Grand Baz’Art depuis 2008), Chantal Giteau (ex directrice de la Culture à Carquefou) et d’autres encore...
Bernard Briantais travaille essentiellement à partir de scènes de rue, avec des matériaux pauvres et de récupération, avec trois fois rien (il aimerait d’ailleurs passer à quatre fois rien) : carton, cagettes, chutes de tissu, vieilles photos, débris, fragments, lui servant à mettre en scène, tels des castelets, des personnages de la rue : son Gotha regroupe donc les invisibles et les laissés pour compte, qu’il traite avec une tendresse non dénuée d’humour, « la politesse du désespoir ». Carole Launai le décrit ainsi : « Pour lui, personne n’est rien. Ce sont les invisibles qui l’attirent, les vieux, les travailleurs pauvres, les clodos, ceux et celles qu’on désigne comme les « petites gens » parce qu’ils ont des petits revenus. Il est aussi fasciné par les grandes gueules, qui affirment une identité forte et font fi de la normalité des autres : des conformismes, du jeunisme, du devoir de modernité... À ses yeux, les uns et les autres sont le sel de la vie.[...] L’œuvre de Bernard Briantais est comme un bras d’honneur aux pédanteries artistiques, politiques et bancaires [...] Ce vulgaire qu’il met au pinacle est un bien qu’il faut chérir et savoir apprécier à sa juste valeur : celui de l’étrangeté de la condition humaine. » À partir de 2010, Bernard a participé à de très nombreux salons et expositions collectives,ainsi que plusieurs personnelles dont : L’Usine à Paris, La Maison sous les paupières à Rauzan, Le Triphasé à Nantes... Il a déjà publié : Anorexie (Éd. Joca, 1997), Ce petit tas de mots (Atelier Le petit Jaunais, 1998), Pedibus cum jambis (Éd.LPQG, 2006), Épeire et fil de graphite (Éd.LPQG, 2009), Céleste et Capitule (Éd. L’Amateur, 2018), Je dessinais déjà dans le ventre de ma mère (Éd. Mycelium, 2019) Dans Nadja (1928), André Breton écrit : « Nantes : peut-être avec Paris la seule ville où j’ai l’impression que peut m’arriver quelque chose qui en vaut la peine, où certains regards brûlent pour eux-mêmes de trop de feux [...] où un esprit d’aventure au-delà de toutes les aventures habite encore certains êtres [...] » Sans doute y avait-il croisé Bernard Briantais !

Bernard Briantais, en novembre, à la chapelle Saint-Marc

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